Même avec ses extensions en mer, la Principauté est souvent comparée à un petit paradis terrestre où se côtoient intimement luxe, élégance et confort de vie. Cette perception est d’autant plus exacte que l’on y souligne, à juste titre, l’exiguïté de l’eden monégasque.
L’étroitesse du Rocher est historique. En 1861, après la sécession de Menton et de Roquebrune, le pays ne se résume plus qu’à 150 hectares. Les souverains successifs doivent donc redoubler d’ingéniosité afin d’élargir un espace vital quasiment effacé. Si les premiers remblaiements débutent dès 1865, avec la création du chemin de fer, ce n’est qu’à la fin des années 1950 que l’essentiel des travaux d’extensions en mer et d’aménagement du territoire sont initiés. Sous le règne de Rainier III, le « Prince Bâtisseur », le territoire monégasque atteint finalement 202 hectares en s’étendant sur la mer.
Retour sur deux incroyables chantiers qui ont donné à Monaco son visage et son potentiel immobilier actuels.
Le Larvotto
Après la Seconde Guerre Mondiale, la Principauté doit trouver une source de revenus autre que le tourisme et les jeux. Rainier III l’a bien compris : il faut favoriser le développement économique local en privilégiant le secteur industriel. Au cours des années 1950, le petit pays saisit sa chance en accueillant certains grands noms de la parfumerie et de l’industrie pharmaceutique. Il est donc impératif d’être en mesure de recevoir une main d’œuvre désormais grandissante. Et pour cela, il va falloir gagner en surface.
Le gouvernement sélectionne un rivage prometteur : le Larvotto. Ainsi, entre 1958 et 1961, un premier terre-plein de 54 000 m² puis une plage artificielle sont successivement réalisés dans la zone du Portier. Financé par l’État, un nouveau quartier se crée artificiellement sur la Méditerranée.
Dans la même dynamique, le Prince valide divers plans architecturaux dès 1966. Ces derniers permettront la construction de plus 2 000 logements en front de mer. L’aménagement urbain prévoit également la création des tunnels Louis II et de la voie rapide. Parallèlement, d’illustres hôtels tel que le Loew’s voient le jour dès les années 1970. Le projet prévoit également la construction d’un centre culturel et de congrès, l’auditorium Rainier III, ainsi qu’un théâtre de verdure, le futur Grimaldi Forum.
Le quartier de Fontvieille
À la fin des années 1960, l’agrandissement de la Principauté bascule vers l’ouest du territoire. Toujours confronté à son problème d’espace, l’État n’a d’autre choix que de continuer ses extensions en mer. Ainsi naît l’ambitieux projet de Fontvieille.
Le défi s’annonce de taille car, de ce côté du littoral, les fonds marins peuvent atteindre 40 mètres de profondeur. Porté par la SADIM, un groupe franco-italo-suisse, les travaux débutent en 1965. Après avoir endigué la mer, la baie est asséchée. Un peu plus de 220 000 m² de terre-pleins sortent des eaux, et dans le sillage de cet ouvrage, un port de plaisance de 55 000 m² voit également le jour. Enfin, une digue longue d’un kilomètre est conçue afin de protéger les constructions des coups de mer et des tempêtes. Les travaux s’achèvent en 1971 et l’État monégasque acquiert l’intégralité du terre-plein de Fontvieille en 1973.
Logements sociaux, espaces industriels, bureaux et centres commerciaux : le quartier de Fontvieille a accru la capacité d’hébergement du pays tout en décuplant son activité économique. Enfin, la construction du Stade Louis II en 1985, l’apparition de séduisants hôtels ainsi que l’attractivité du port confèrent à ce quartier désormais emblématique, régulièrement mis en valeur par notre agence immobilière, une véritable dimension touristique.
L’Anse du Portier
Depuis la seconde moitié du XXème siècle, Monaco n’a eu de cesse de s’étendre sur le domaine maritime afin de répondre aux exigences en matière d’immobilier. Or, l’espace est compté et le moindre mètre carré se fait toujours rare.
Au fait de la situation, Albert II, dans la continuité de l’œuvre paternelle, permet l’amorce d’un nouveau projet : la création de 6 nouveaux hectares de planchers à bâtir sur la mer depuis le quartier du Portier. À travers cette opération, il souhaite partager sa vision personnelle du territoire monégasque. Ainsi, le 25 juillet 2018, c’est avec un esprit pionnier empreint d’une forte conscience écologique que le Souverain a procédé à l’inauguration du premier caisson de béton rattaché à cette nouvelle entreprise visionnaire.
Dans le prolongement du projet de l’Anse du Portier, Monaco a prévu également un ambitieux projet de réaménagement de la plage du Larvotto. Le projet est signé Renzo Piano et propose une véritable rénovation du quartier. Globalement, les promenades seront restructurées et les surfaces commerciales seront agrandies.